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lundi 25 juin 2012

Un essai !




HOMOGRAPHIES paraît le 30 juin. Cette date n'est pas anodine, chère lectrice, puisqu'il s'agit du point d'orgue des manifestations de fierté LGBT en France, avec la marche parisienne.
Le projet de rendre cet essai espagnol disponible en français nous habitait depuis de nombreuses années, et c’est aujourd’hui enfin chose faite. Homographies est non seulement d’actualité, mais son audace, sa justesse et l’intelligence de son propos font de sa lecture un moment incontournable et stimulant, pour peu que l’on croie fermement que se penser, c’est commencer à être acteur de son destin.

À l'heure où il semble à beaucoup que le discours ambiant de tolérance envers les minorités induit par sa seule existence la réalité d'une société ouverte, ayant atteint le degré suprême de la bienveillance, Homographies vient donner un coup de pied pailleté dans la fourmilière bruissant d'autosatisfaction. 


Avec audace, irrévérence, humour et grand sérieux, cet essai iconoclaste propose un parcours panoramique du "fait gay et lesbien" occidental à l'aube du XXIe siècle. De la protection des homos comme stratégie écologiste, à l'invention de recours de solidarités conjugales en passant par les pissotières, les salles de sport, le placard, les cours de récréation (sans oublier les implantations urbaines, les questions terminologiques, sanitaires, ou les positionnements politiques et identitaires) Homographies ne s'épargne ni ne s'interdit rien. Et offre ainsi à ses lecteurs une véritable bouffée d'air frais. 

Alors ne te prive pas, chère lectrice, de ce concentré d'énergie en 224 pages à commander dès aujourd'hui !

ISBN 9-78-2-915342-29-1  224 pages    16,00 euros 



vendredi 7 octobre 2011

La Brise du golfe

Et la revoir…, Le Vin étrange, Celles qui s'abandonnent, Rêve à nu, Coyote Sky, Plus loin, Indomptable, et à présent La Brise du golfe, de Gerri Hill, huitième titre de la collection "Romance", l'occasion d'un rapide coup d'œil en arrière, quelques lignes pour mesurer, avec toi, amie lectrice, le chemin parcouru depuis 2005 et la sortie du premier roman de Lyn Denison ; non pas avec nostalgie – car bien d'autres plaisirs de lecture nous attendent encore, et que nous n'avons guère à regretter – mais avec enthousiasme… car si tu en doutais, rassure-toi, nous en avons encore de l'énergie pour continuer à construire, pierre après pierre cette bibliothèque habillée de rose et de cœurs… avec pour seul guide un goût, pas si secret que cela pour ce qui relève strictement du plaisir textuel. Selon certains, on devrait avoir un peu honte de se délecter ainsi de belles histoires de femmes qui s'aiment, se désirent et luttent contre le monde ou elles-mêmes pour faire triompher leurs sentiments ; or nous, loin de nous cacher, nous nous affichons. Oui nous aimons les romans sentimentaux et oui nous sommes fières d'en publier ! C'est donc bien haut que nous hissons notre bannière rose et que nous revendiquons notre absence totale du moindre état d'âme à lire de la littérature populaire, à être couchées au ras des pâquerettes…, le nez et les mains dans ces pages qui ont tant à nous offrir et qui, tu me le dis parfois dans de gentils petits mots (nous n'en recevons jamais autant que pour parler de ces livres-là… pas un hasard sans doute), nous permettent d'être un peu mieux au monde. 
À l'annonce de la sortie de La Brise du golfe, tu m'as écrit sur un coin de ton bon de commande : « Les marais et les oiseaux, ça me fait déjà rêver… » Eh bien moi aussi et c'est exactement pour cela que j'ai choisi de publier ce livre. Parce que j'ai espéré que Carly Cambridge et Pat Ryan, ces deux magnifiques femmes qui vont se rencontrer et se découvrir dans de beaux décors et autour d'une mission commune, soient, sinon des modèles, au moins des sources d'inspiration, et une grande bouffée d'air dans un quotidien pas toujours... rose.
Pour cette aventure-là, prépare tes chaussures de marche, tes jumelles, ta lotion anti-moustiques et… attention aux bourrasques !

lundi 21 février 2011

Tête Basse, tête haute.

Depuis près d'un an maintenant, nous en avons reçu beaucoup, beaucoup, beaucoup, des messages… pour nous demander quand sortirait la deuxième aventure de Tori Hunter, l'intrépide et ombrageuse femme flic imaginée par Gerri Hill dans le premier volet de la trilogie qu'avait lancée Tête brûlée. Eh bien la voici enfin ! Après le passage entre les mains expertes de la traductrice, Nathalie, et de la correctrice, après l'habillage final conçu par notre talentueux François, après les allées et venues dans les impressionnantes machines de l'imprimeur, puis, dernière étape, après la distribution par nos soins… Tête basse arrive chez toi, amie lectrice impatiente. Et crois-moi, tu ne seras pas déçue. C'est avec aplomb que je peux être aussi affirmative ; car l'auteure a le talent que tu connais et qui, une fois de plus, ne se dément pas. À l'heure où tant d'histoires pèchent par un rythme poussif qui nous les font abandonner bien vite… où tant de personnages restent à nos yeux et dans nos cœurs de misérables coquilles vides… où les lieux évoqués ne sont que des décors servant tout juste de prétexte… Nous avons là du corps, du souffle et des mots, bien choisis, bien agencés pour nous mener d'une seule traite jusqu'à la conclusion d'une intrigue parfaite. Avec ce petit supplément qui fait toute la différence : l'art de décrire une relation amoureuse alors qu'elle a déjà pris son envol, de faire mûrir son héroïne… et de nous faire découvrir de nouveaux personnages, dont en particulier Casey, une jeune policière fougueuse et sympathique (reflet inversé de Tori dans le miroir de ses années de formation ?) C'est un plaisir de publier des livres réussis. Gageons que c'en sera un de les lire, pas trop vite, pas trop vite. Je t'entends déjà me réclamer à cor et à cris la suite… alors qu'il vient à peine d'entrer dans le laboratoire des alchimistes danslengrenagiens. Nous œuvrons, nous pressons les boutons, nous faisons ronronner le moteur, la machine est en marche. Rendez-vous dans quelques mois, pour la troisième et dernière aventure de Tori Hunter, amie lectrice. Et d'ici là, prépare-toi à de nouvelles découvertes !

mardi 5 octobre 2010

Indomptable

Chose promise, chose due, amie lectrice : la dernière-née est là ! Tu avais aimé Et la revoir..., tu avais aimé Rêve à nu ?Tu vas pouvoir découvrir Indomptable, le troisième roman que nous publions de l'Australienne Lyn Denison.
[Dernière heure : des petits problèmes liés à la fabrication nous retardent un peu. Patience est mère de Beauté ;-) ]


Résumé :

Rachel Weston est bien trop occupée pour réfléchir à sa vie, absorbée par ses deux jeunes enfants et le développement de sa jardinerie.
Le jour où elle doit embaucher de l'aide, quelle n'est pas sa surprise de voir resurgir dans son bureau une vieille connaissance, Quinn Farrelly, venue se porter candidate ! Il faut dire que douze ans plus tôt, après une adolescence rebelle, la jeune femme a été impliquée dans un mortel accident de voiture qui lui a valu un long séjour en prison.
Malgré les mises en garde de son entourage, Rachel donne sa chance à Quinn. Rapidement, elle va découvrir une personnalité plus sensible qu'ombrageuse et n'aura aucun mal à l'apprivoiser, en dépit de sa réputation… Jusqu'à ce que des sentiments troublants s'éveillent entre elles, remuant les eaux insondables de la vie de Quinn.

jeudi 30 septembre 2010

Ravalements

 Comme nous ne faisons jamais rien comme les autres, notre grand ménage de printemps a lieu en... automne : c'est ainsi que nous te soumettons, amie lectrice, une nouvelle apparence pour ce modeste blog, de même qu'une interface plus élégante pour notre site internet.
Cela préfigure naturellement la sortie d'une nouveauté, que nous t'annonçons pour très bientôt (ça se compte en jours), sans pour autant pouvoir te donner une date définitive. Mais tu le sais, amie lectrice, nous ne manquerons pas de t'aviser dès que possible du jour de parution du troisième roman de ta chère Lyn Denison (celle dont tu as dévoré Et la revoir... puis Rêve à nu).
Prépare-toi à faire connaissance avec une belle et énigmatique... Indomptable.
À très vite !


Merci K. Corwder.

lundi 22 février 2010

Le Monde de Jane, tome 3


Le troisième tome des aventures de notre chère Jane est disponible (Le Monde de Jane, de Paige Braddock). Comme tu as pu le voir, amie lectrice, son auteure, la délicieuse Paige, nous a fait l'honneur et surtout le plaisir d'une visite il y a peu, à Paris et à Angoulême, à l'occasion du Festival International de la bande dessinée. L'occasion de consolider une amitié, de partager d'excellents moments et de mettre au point beaucoup de nouveaux projets à partager avec toi.
Nous te présentons donc le blog de Jane en français, où nous mettrons en ligne tous les lundis une planche, un strip, des croquis, bref de nouveaux dessins. En ce moment, tu peux retrouver des planches en couleurs inédites !
Rendez-vous donc tous les lundis et dans les trois albums disponibles... sur notre site ou chez ton libraire préféré.
Et pour en savoir plus sur Paige Braddock, voici une interview en vidéo exclusive réalisée par Yagg.com.



À lundi ;-)

mardi 5 janvier 2010

Tête Brûlée, de Gerri Hill


Après le lancement de la dernière née de nos collections, Cambouis (du noir Dans L'Engrenage), avec Hancock Park de la reine incontestée Katherine V. Forrest, nous t'avons réservé, amie lectrice, le premier roman policier de la relève des auteures lesbiennes de romans populaires, j'ai nommé Gerri Hill.
Tu as aimé, dans la collection Romance, Coyote Sky : sache que Gerri Hill fait preuve d'autant de savoir-faire dans le domaine policier. Elle compose une intrigue principale haletante, sans négliger d'y ajouter les à-côtés crédibles de la vie professionnelle de véritables détectives, qui provoquent les péripéties propres à accrocher la lectrice. Et, bien entendu, parallèlement, la psychologie des personnages est fouillée, le rapprochement des protagonistes à la fois sans artifice, sexy, drôle et émouvant.
Il s'agit du premier volet d'une trilogie construite autour de la détective Tori Hunter, de la police de Dallas. Véritable tête brûlée, rien ne l'arrête, elle est le genre de flic indépendant qui ne fait rien pour se faire aimer, concentrée sur la résolution des enquêtes confiées à ses bons soins. Si le règlement le permettait, elle travaillerait seule : sa détermination, sa personnalité rugueuse et son jusqu'au-boutisme lui ont aliéné collègues et partenaires successifs.
La malice et, sans doute, la tendresse de son supérieur lui réservent une surprise, sous les traits d'une nouvelle coéquipière, Samantha, qui ne tardera pas à se montrer aussi déterminée qu'elle. Son attitude résolument amicale aura raison de la raideur de Tori, tant et si bien d'ailleurs que la nature de leurs relations glissera vers des terrains plus mouvants...
Alors amie lectrice, si tu aimes le suspense et les pages qui se tournent toutes seules... Prépare-toi à découvrir une nouvelle plume noire bien affûtée !






Acheter Tête Brûlée

Acheter Coyote Sky

vendredi 10 juillet 2009

Peach cobbler


Pour inaugurer ce nouveau thème de la cuisine rapportée aux livres que nous publions, je te propose, amie lectrice, de commencer par le plus frais, autrement dit le dernier : PLUS LOIN, de M. Carter.
Et, tu t'en doutes, il s'agit d'une recette... sucrée !
Oui, notre jeune héroïne se lie d'amitié avec un charmant couple de femmes qui vivent ensemble depuis 40 ans dans leur ranch du fin fond du Texas. L'une se charge plutôt de ce qui concerne la ferme et l'élevage, tandis que l'autre, institutrice à la retraite, tient la maison en douce figure domestique, qui ne manque pas de régaler sa moitié lorsqu'elle le peut. C'est là qu'intervient le Peach Cobbler...
Le peach cobbler est un dessert traditionnel du sud des États-Unis, que l'on peut décliner, à la manière du clafoutis ou des tartes, par exemple, selon la saison avec différents fruits. Bien sûr, cela donne lieu à un foisonnement de recettes, chacune se targuant de la plus grande authenticité, "celle de ma grand-mère", "la vraie telle qu'on la prépare là-bas depuis des générations", etc.
J'ai donc disposé d'une vaste palette pour composer ma propre recette/expérience. L'essentiel étant que le peach cobbler peut se résumer à une compotée de fruits couverte (ou posée sur) une pâte, l'ensemble étant cuit au four.
Ma proposition : des pêches fraîches pelées et coupées en morceaux au fond d'un plat à four beurré (ou d'une mini cocotte, pourquoi pas), sucre (cassonnade ou, pour ce qui me concerne, un peu de marmelade de goyave, qui se marie très bien à la pêche selon moi, mais ça n'est pas du tout orthodoxe), cannelle, cardamome (non orthodoxe non plus, mais tu auras compris, amie lectrice, que l'idée est de parfumer tes fruits).
La pâte consiste en farine, eau et/ou lait, levure, un peu de sucre, beurre fondu, tout cela grossièrement mélangé pour obtenir une consistance de pâte à crêpe très épaisse (les Américains soulignent souvent qu'elle peut et doit avoir des grumeaux...), que l'on étale par-dessus les fruits, avant de passer au four.
Ce dessert est présenté comme familial, délicieux et rapide à faire. J'ai vérifié. C'est vrai. Mais il n'est pas très étonnant non plus que le peach cobbler n'ait pas conquis le monde ;-))

En photo : mon expérience.

J'ajoute pour ton bénéfice et, je l'espère, ton amusement, une vidéo de démonstration "Comment faire un délicieux peach cobbler" avec une présentatrice qui sait captiver son auditoire et... ravir les sens, à défaut de cuisiner !

jeudi 9 juillet 2009

Nourritures terrestres


Lorsque nous préparons un livre, amie lectrice, nous sommes plongées dans ses plus secrètes entrailles pendant un temps assez long (oui, tu auras remarqué, nous n'aimons pas bâcler). Notre vie se met un peu à tourner au rythme du texte sur lequel nous travaillons et, chaque fois, les mets dont se régalent nos personnages excitent notre convoitise de gourmandes invétérées.
Nous voilà donc en testeuses de recettes, parfois improbables, comme tu le verras prochainement... Car je me suis dit que, peut-être, amie lectrice, tu serais partante pour participer à nos festins (!) ou, en tout cas, en avoir le compte-rendu, en guise d'illustration de tes (saines) lectures.
C'est pourquoi de temps en temps, je te livrerai ici le résultat de ces tentatives dont, je l'espère, tu pourras faire... ton miel.

lundi 13 avril 2009

Toulouse, la pluie... et Lola Van Guardia !


Le week-end pascal nous a vues mettre le cap sur la ville rose avec autant de fébrilité que la tienne à l'instant de découvrir ton premier oeuf de Pâques. Car si une folle passion pour le chocolat nous habite, nous aussi, cette impatience-là était celle de retrouver une amie de dix ans avec laquelle nous avons vécu de bien belles choses et que nous voyons trop peu... Lola Van Guardia/Isabel Franc (lire billet du 28/07/08 "D'où sors-tu?), de passage en France.
Il y avait longtemps que nous n'avions bu un verre ensemble, et nous avions bien des choses à nous raconter, la vie, les amies, les livres, les modèles alternatifs... Par un jour gris et froid, serrées entre larmes et rires autour de la chaleur des retrouvailles et d'un peu de vin. Nous avons parlé du passé et beaucoup de l'avenir, car l'expérience commune nous a appris à nous concentrer sur des projets excitants.
Et des projets excitants, il y en a plein les têtes, tu peux me croire, amie lectrice.


Merci Isabel Franc.

lundi 2 mars 2009

Hancock Park, de Katherine V. Forrest


Si tu aimes les romans policiers, amie lectrice, tu connais sans doute Kate Delafield, de la police de Los Angeles. Elle officie sous la plume de la grande Katherine V. Forrest, sous la forme de huit volumes (à ce jour) d'enquêtes à la fois extrêmement précises et bien documentées, réalistes et d'une efficacité folle, et qui abordent en même temps des questions qui nous touchent. Quelques-unes de ces enquêtes ont été publiées en français il y a quelques années de cela chez notre confrère H&O (Meurtre au Nightwood Bar, On écrase bien les cafards, Meurtre par tradition).
Nous avons aujourd'hui la joie, amie lectrice, de te proposer la toute dernière enquête de Kate Delafield, Hancock Park.
Hancock Park bénéficie d'une construction redoutablement intelligente, où chaque détail compte, où les personnages sont denses, où l'héroïne est une femme humaine, aussi extraordinaire que peut l'être une femme ordinaire - un tour de force! Des scènes de procès alternent avec le suivi d'une enquête minutieuse et les tranches de vie d'une Kate sur le fil.
Pourquoi la plus récente, et pas celle qui suit la dernière traduite en français?
Pour plusieurs raisons :
La première, c'est que ce roman est excellent. Et pour les lecteurs qui ne connaissent pas la série, Forrest est à l'apogée de son art, il s'agit donc d'une très bonne façon de faire connaissance avec elle.
La deuxième, c'est que le thème d'arrière-plan que Forrest aborde ici nous tient à coeur.
La troisième, c'est que lire Hancock Park sans avoir lu les précédents ne pose aucun problème de compréhension pour tout ce qui est en rapport avec la vie personnelle de la protagoniste.


Photo LAPD Museum.

jeudi 5 février 2009

Valentine et les mots d'amour


À destination exclusive des filles et femmes qui aiment les filles et femmes qui aiment lire, les Éditions Dans L'Engrenage relèvent leurs manches et mettent les mains dans le moteur pour ajuster un mécanisme ad hoc : une lettre d'amour...
Alors amie lectrice, si tu veux surprendre ta chère et tendre en lui offrant un livre qui va la transporter (catalogue ici ), nous te proposons d'y ajouter une lettre d'amour qui achèvera de te l'attacher jusqu'à la fin des temps.
Comment ?
Lors de ta commande, envoie un mail à danslengrenage @ yahoo.fr en précisant le nom de ta bien-aimée, et quelques détails que tu souhaites voir apparaître dans la lettre afin de la personnaliser (ce que tu veux). Tu souhaites qu'elle ait des accents érotiques ? Romantiques ? Poétiques ? Il n'y a qu'à demander !
Ta chère et tendre recevra son livre et une lettre d'amour de ta part, pour être assurée de connaître la plus belle des Ste Valentine.
Bonne fête à toutes !

Photo © DLE 2009.

dimanche 21 décembre 2008

"Ltoutes, l'actu lesbienne pour toutes les femmes" interroge la mécanicienne...



Une fois n'est pas coutume, on m'a demandé de répondre à quelques questions, à l'occasion de la triste disparition de nos consoeurs des Éditions de La Cerisaie, qui, comme tu le sais sans doute, amie lectrice, cessent leur activité. Dommage que ce soit des circonstances pareilles qui nous amènent à discuter de l'édition lesbienne française, mais en somme, cela permet tout de même de faire un point et, peut-être, d'aborder des sujets qui t'intéressent au premier chef, amie lectrice.

Tu peux lire cet échange sur l'intéressant blog Ltoutes : http://ltoutes.blogspot.com/2008/12/pour-faire-de-largent-on-ne-se-tourne.html

Je reproduis ci-après l'intégralité de mes réponses, au cas où tu souhaiterais avoir tous les détails...


Q. Est-il toujours aussi difficile de vendre des livres aux lesbiennes (et surtout d'en vivre)? Parce que j'ai constaté en fait un dynamisme certain du secteur, avec la multiplication depuis dix ans des maisons d'édition lesbiennes en France, dont la vôtre fait partie.


R. L'édition homo présente à la fois des aspects communs avec l'édition généraliste, mais elle s'en démarque simultanément de manière très nette. Pour travailler à cheval sur les deux, je me rends compte que nous n'obéissons pas aux mêmes impératifs. Nous sommes plus proches des dizaines de petits éditeurs indépendants, bien sûr, car nous rencontrons des exigences et des difficultés du même ordre. En commun nous avons par exemple la particularité d’en vivre rarement (les Éditions Dans L’Engrenage ne salarient personne, tous les intervenants, y compris moi-même, avons des activités annexes pour gagner notre vie) et les bénéfices de la vente d’un livre servent à publier le suivant, la plupart du temps, parce que nous faisons appel à des professionnels (couvertures, corrections, traductions, etc., que nous publions de la littérature étrangère, ce qui coûte évidemment bien plus cher, et que nous soignons la fabrication –qualité de la façon, choix du papier, vernis sélectifs…– tout en resserrant les prix –un titre comme Cara et moi, le dernier que nous avons publié, est vendu au prix de 18 euros, alors que chez un gros éditeur, il serait proposé au public autour de 22 euros.)

Effectivement, depuis dix ans, le nombre de maisons d'édition lesbiennes a sensiblement augmenté, ce qui n'est pas une chose si surprenante, étant donné que nous étions, en France, passablement en retard. On en compte à l'heure actuelle moins d'une dizaine (je ne tiens évidemment pas compte de l'auto-édition ou de l'édition à compte d'auteur). C’est une bonne chose, parce que l’édition est une activité liée à la personnalité de l’éditeur, c’est très subjectif à partir du moment où il s’agit de choix personnels. Donc, plus il y a d’éditrices, plus il y a de choix. Et puis cela permet de faire découvrir la littérature lesbienne et d’habituer les lectrices à savoir que lorsqu’elles ont envie de lire un livre lesbien, elles peuvent se tourner vers les spécialistes du domaine.


Q; Quelle est évolution de vos ventes depuis votre création: est-ce que le marché progresse plutôt, est-ce que les lesbiennes "achètent lesbien" de plus en plus ou pas? A combien évaluez-vous le nombre d'ouvrages lesbiens publiés en France chaque année?


R. Nous existons depuis cinq ans et, naturellement, nous sommes mieux implantées aujourd'hui qu'au début de notre activité. Cela signifie que lorsque nous sortons un titre, nos lectrices nous font la confiance d'avoir envie de le lire dès parution. Il n'en reste pas moins que le fonds continue d'exister à long terme, et que le nombre de nos lectrices est croissant.

Je ne saurais dire si le marché progresse, puisque l'étendue du catalogue joue aussi son rôle. Une maison à la tête de cinq titres et une maison avec 50 titres, c'est différent. Donc, tout cela évolue constamment. Difficile d'évaluer le nombre de titres lesbiens publiés en France chaque année. Si l'on considère ceux issus des maisons spécialisées, cela doit tourner autour d'une quinzaine. Au-delà, ils doivent se compter sur les doigts d'une ou deux mains, maximum.

Pour nous, l’enjeu est de vaincre l’espèce de mépris/méfiance spontanés chez beaucoup de gens lorsqu’on se revendique comme « maison d’édition lesbienne »… Il n’y a pas de culture communautaire en France, contrairement à l’Espagne, aux pays anglo-saxons, nordiques, etc.

D’autre part, sur le plan culturel, l’émergence d’une meilleure offre de DVD lesbiens (films, séries, etc.) a certainement une incidence sur les habitudes des lesbiennes qui, selon de nombreuses études, sont en général des femmes qui n’ont pas un pouvoir d’achat élevé, et il leur faut choisir entre livres et DVD.


Q. Est-ce que les maisons d'édition "hétéros" s'intéressent au marché, quitte à vous concurrencer?

R. On se doute bien que si le marché lesbien était rentable, les multinationales de l'édition le sauraient, nous aurions de la concurrence du côté des grosses maisons généralistes, et nos amies et consœurs de La Cerisaie verraient leur avenir plus sereinement. Comme je le disais précédemment, la population lesbienne n’est pas, d’un point de vue économique, une cible intéressante pour les gens qui veulent faire du business, contrairement à certaines craintes exprimées parfois par les homos. Si l’on veut faire de l’argent, on ne se tourne pas vers ce public, c’est une évidence. S'il arrive de voir ce genre de publications chez les généralistes, c'est plus un choix ponctuel qui relève de critères autres que politiques. Nous avons par exemple à notre catalogue un roman merveilleux, Cara et moi, écrit par celle qui est aujourd'hui considérée par les spécialistes comme l'une des dix plus grandes romancières contemporaines d'Irlande, Emma Donoghue. Eh bien pas un de ces éditeurs généralistes n'a voulu la publier, manquant ainsi de grands livres. Sans doute parce qu'elle écrit trop « lesbien », et qu'elle n'a pas peur de continuer à publier chez des maisons d'édition lesbiennes anglo-saxonnes, parallèlement à ses gros éditeurs conventionnels. Sarah Waters est l'exception, mais je pense que c'est le succès commercial qu'elle a rencontré en Angleterre qui a motivé ses éditeurs français, et leur a permis de voir qu'il y avait là une grande écrivaine. Je suis donc persuadée que nous avons un rôle particulier, et que nous acceptons de prendre des risques qui n'intéressent pas les éditeurs généralistes, les débouchés en terme de public étant vraiment trop limités.

Q. Qu'est-ce qui marche le plus auprès des lesbiennes? Les romans? Est-ce qu'il y a une spécificité du marché lesbien de l'édition?

Deux choses: à la fois les lesbiennes sont des lectrices normales, donc leurs préférences en terme de genre ressemblent de près à celles de toutes les autres lectrices ; à cette nuance près qu'elles sont encore plus consommatrices de littératures populaires (roman sentimental et polar). Ce qui n'a rien de surprenant en termes sociopolitiques, d'ailleurs.


Q. Quelles sont vos principales difficultés? La distribution?

R. J'ai là-dessus une posture très personnelle qui n'est pas toujours comprise, car on veut appliquer à l'édition indépendante « de niche » les recettes de l'édition « mainstream » des grandes entreprises. Or nous n'avons pas grand-chose de commun: le fossé qui nous en sépare est aussi grand que celui qui sépare un plat cuisiné industriel et un mets préparé par un chef. Ça n’est tout simplement pas la même chose, les deux coexistent, cela dit sans jugemet de valeur, puisque les deux ont un intérêt pour le consommateur.

La diffusion et la distribution en sont un exemple. D'abord, il ne faut pas négliger l'Internet, qui devient un moyen simple et direct de se rendre disponible à toutes les lectrices. Le distributeur devient un peu obsolète. Ensuite, il y a peu de libraires qui prennent le risque de nous réserver une place dans leurs rayons ou sur leurs tables. Notre choix est de ne travailler (une aberration marketing que nous assumons sereinement!) qu'avec les libraires prêts à recevoir nos livres, c'est-à-dire à les proposer à leurs clientes. Nous sommes disponibles sur commande partout, mais présentes en stock uniquement dans des points de vente triés sur le volet. Le contraire d'un bon plan marketing ;-)

Nous avons surtout le respect des libraires spécialisés, qui sont nos meilleurs interlocuteurs et se battent au quotidien pour défendre cette spécificité, un gros risque financier pour eux. Nous préférons placer nos livres chez eux que chez des libraires dubitatifs. C'est aussi pour cela que, lorsqu'ils sont présents dans un festival ou un salon, nous n'y apparaissons pas individuellement, soucieuses de ne pas nous placer en concurrence avec eux.


Q. Que pensez-vous de la réputation qui colle souvent à la peau de la littérature lesbienne de romans "à l'eau de rose"? C'est dépassé ou est-ce que cela correspond à la demande, tout simplement?


R. Nous pratiquons une politique de collections: nous partons du principe qu'il faut qu'une lectrice sache ce qu'elle achète lorsqu'elle fait cet effort, et donc qu'elle voie où elle va. Nous publions des romans et des nouvelles qui intéressent les amatrices de littérature pure (couvertures blanches) et, parallèlement, nous lançons une collection de romans policiers d'ici peu (couvertures noires), nous avons des bandes dessinées, bref nous reflétons le fait que les artistes lesbiennes s’expriment dans tous les domaines. Nous avons choisi depuis trois ans de dédier une collection clairement identifiable (couvertures roses) aux romans d'amour qui se revendiquent comme tels et répondent au canon.

Je suis toujours amusée par le fait que la littérature « à l'eau de rose » ait mauvaise réputation. C'est un peu court. Historiquement, la littérature lesbienne est née avec la littérature rose, c'est ainsi qu'elle s'est développée (et qu'elle continue de le faire). Car les lesbiennes ont enfin eu, grâce à ces livres, du rêve ; elles ont pu enfin rêver leur vie, au sens où les autres femmes (et hommes) rêvent la leur. Un rêve de bonheur que je trouve dommage de regarder avec condescendance, d’un point de vue esthétique comme d’un point de vue scientifique.

Et puis, aujourd'hui, il y a bien sûr des lesbiennes privilégiées qui vivent dans des lieux ou fréquentent des milieux qui leur permettent de s'épanouir en tant qu'homosexuelles, d'avoir des moments où elles appartiennent à une norme. Mais pour beaucoup d'autres, la littérature sentimentale comble encore un besoin d'identification et les aide. Je reçois beaucoup de courrier en ce sens.
Enfin, la littérature rose, comme le roman policier, a des racines politiques. C'est une paralittérature. À cet égard, elle est révolutionnaire. Personnellement, je lis toute sorte de livres, plus ou moins « faciles », et je peux passer de Jeanette Winterson ou Djuna Barnes à Katherine V. Forrest ou Gerri Hill sans problème. Je n’y trouve pas la même chose, voilà tout. Bizarre de mettre en concurrence des genres… Nous sommes nombreuses dans ce cas. Il ne faut pas négliger le fait qu'il existe une bonne littérature rose, comme il y a une bonne littérature noire, ou une bonne littérature de science fiction.

vendredi 26 septembre 2008

Patience et Sarah, Isabel Miller


C'est un livre particulier à bien des égards. D'abord, parce qu'il a été autopublié en 1971 à New York et diffusé de la main à la main, dans des associations de femmes (par exemple les Daughters of Bilitis, voir billet précédent sur Del Martin intitulé In Memoriam), avant qu'un éditeur s'y intéresse. Il est devenu ensuite au cours des années un succès international, en tant que l'un des premiers romans dont le sujet soit explicitement l'homosexualité féminine et/mais présentée de manière positive. Aujourd'hui, cela paraît moins important, mais il faut encore une fois se replacer dans un contexte où les rares évocations d'amours sapphiques finissaient au mieux dans le chagrin et les larmes, au pire dans le sang et la damnation éternelle.
C'est également l'histoire romancée de deux amantes ayant réellement existé, au début du XIXe siècle en Amérique du Nord et, de ce point de vue, une curiosité en soi: avait-on jamais imaginé des pionnières de la conquête de l'Ouest en couple, en train de se construire un lit (qu'elles ne tarderont pas à casser gaiement dans de manifestement très heureuses circonstances)?
Histoire d'amour reconstituée par Alma Routsong (sous le pseudonyme de Isabel Miller), une américaine divorcée, elle-même tombée amoureuse d'une coparoissienne. Visitant un jour un musée d'art populaire, elles découvrent des peintures exposées au-dessus d'un pannonceau présentant l'auteure comme ayant vécu de son art avec sa compagne fermière, à laquelle elle était "liée par un attachement sentimental".
L'histoire d'amour de Patience et Sarah s'est perpétuée ainsi, de femmes en femmes, d'écho d'histoires d'amour et de couple, jusqu'à devenir un opéra, et à être traduite un peu partout.
Une première traduction française était parue dans les années 1970 chez Grasset (rien de moins!), entreprise par un écrivain un peu prude (à moins que cela n'ait été l'éditeur...) qui montrait nos deux protagonistes rougissantes quand elles étaient humides en V.O., qui "oubliait" les évocations sensuelles, etc.
D'où l'intérêt de notre nouvelle traduction, intégrale et conforme au travail de l'auteure, particulièrement sur la relation sentimentale et les allusions érotiques, ainsi que sur l'aspect de reconstitution d'une époque, de ses moeurs. Il fallait aussi, à notre sens, rendre l'épaisseur des personnages, puisqu'elles sont issues de deux milieux sociaux très différents, l'une sait écrire et lire, l'autre non, elles ne parlent pas de la même manière, n'appréhendent pas le monde avec les mêmes yeux. Bref, elles sont réunies essentiellement par la force de leur amour et ce qu'il leur donne le courage de faire ensemble.
Au-delà de cela, on peut aussi y voir une très belle et très contemporaine expression de l'identité de genre assumée, à travers le personnage de Sarah, flamboyante de liberté intérieure et de détemination.
Je sais aussi que ce livre a été très important pour toute la génération de femmes qui nous a précédées (la mécanicienne est née la même année que ce livre!), comme je l'écrivais plus haut, puisqu'enfin deux femmes s'y aiment ouvertement et avec bonheur; le sachant épuisé depuis des années en français, nous avons été heureuses de contribuer à rendre disponible une pièce maîtresse de l'histoire de la littérature lesbienne.
Enfin, l'auteure étant décédée dans les années 1990, j'ai eu avec Elizabeth, sa compagne de l'époque de l'écriture de Patience et Sarah, des rapports chaleureux et enrichissants, et j'ai éprouvé une grande émotion à prendre ce trésor de la main de cette délicieuse vieille dame pour te le tendre et le mettre dans ta main, amie lectrice.

dimanche 10 août 2008

Contes de fées



Nous avons créé en 2005 une collection de romans d’amour. Je vois parfois, ou j’entends, des personnes qui, ayant en main l’un des titres de cette collection (intitulée Romance, enveloppée de rose bonbon, avec des titres romantiques), s’écrient, “Ah, le résumé au dos du livre me donne envie de le lire, mais j’espère-que-ça-ne-sera-pas-trop-rose”. J’ai toujours envie de répondre : “Si tu n’aimes pas le rose, n’achète surtout pas de livre rose.”
Les romans à l’eau de rose souffrent d’une réputation (et j’emploie à dessein le terme de réputation) détestable. Ils sont méprisés, tournés en dérision ou placés dans les derniers sous-sols de la littérature. Or à mon très humble avis, la bêtise n’est pas là où on le croit. Le roman rose est, comme souvent les littératures populaires, un genre codifié. Très codifié, même, point commun à ce qu’on appelle les paralittératures (en France). Cela signifie qu’il obéit à une conception, une grille, du début à la fin, relevant de règles précises. L’intérêt étant évidemment de suivre ces règles, parfois de les renouveler, et surtout de les transgresser.
Ce que les dénigreurs du roman sentimental oublient souvent, les pauvres, c’est le lecteur et son rapport avec ce type de livres. Les couvertures romantiques, les titres suaves, l’habillage des couvertures, le nom des collections, les arguments développés par le récit et présentés en résumé, tout est cohérent, et c’est amusant de constater qu’on puisse en être dupe, croire que cela n’est pas fait exprès pour être reconnaissable. Donc, si l’on choisit un livre dont le titre évoque la passion sensuelle, l’amour infini, le rêve ou la princesse charmante, l’ivresse des sens etc., que la couverture présente des couleurs chaudes bouillantes, avec des baisers langoureux, des décors de rêve… on sait ce qu’il y a dedans. Une complicité tacite et réciproque s’établit entre le lecteur et l’auteur. Le lecteur de romans codifiés recherche précisément cela, le rapport avec ce code, le fait qu’il le connaisse, qu’il soit capable de le décrypter, la lisibilité de l’ensemble… (En d’autres termes, il aime savoir le lire, comme un enfant qui vient d’apprendre à lire éprouve un plaisir très particulier à ouvrir un livre à présent qu’il est sûr de savoir le lire). Il en attend ensuite variantes et dévoiements, car dans cette configuration-là, il est complètement libéré et peut jouir des personnages, parce qu’il les domine, peut les comprendre en un clin d’œil, s’identifier et mettre en branle son imagination. Son cerveau.
Si certaines littératures populaires ont réussi, ces dernières années, à sortir de la déconsidération, tels le domaine policier ou la science fiction, ce n’est pas encore le cas du roman d’amour. Pourtant, au-delà de sa précieuse vertu d’évasion et des développements imaginaires, il présente de plus en plus une dimension politique que je m’étonne de ne pas voir plus souvent soulignée. Dans le genre en général, où historiquement, les femmes ont le premier rôle, il a parfois précédé et annoncé la réalité de l’évolution de la place des femmes dans la société : les personnages féminins ont gagné en indépendance par rapport aux hommes, à la famille, au statut social et professionnel. Et sont passés de la passivité à l’action, voire au pouvoir. Leur sexualité s’ouvre et se libère, gagne en audace.
Et pour le cas des romans d’amour lesbiens, il faut reconnaître plusieurs faits essentiels. D’abord, c’est largement le terreau sur lequel une grande partie du mouvement littéraire lesbien a pu prendre racine, car il s’agissait à la fois de se réapproprier des stéréotypes amoureux hétérosexuels, mais aussi de les réinvestir et de les réinventer.
Ensuite, parce que l’écriture des scènes érotiques est un enjeu en soi et appartient presque dès sa naissance à la problématique du roman rose lesbien, à la différence du modèle hétérosexuel. Une originalité qui ouvre des horizons à la réflexion, non?
Enfin, puisque les littératures populaires, comme leur nom l’indique, s’adressent aux masses... La littérature lesbienne a pu toucher un public plus vaste, elle s’est démocratisée, avec tout ce que cela comporte : la visibilité, le bien-être psychologique pour certaines (ça compte, quand même, non ?), l’affirmation d’une vie normale (à travers le paradoxe de la “vie de rêve”), la venue à la lecture d’une catégorie de lectrices qui ne trouvaient pas de quoi leur en donner le goût…
Comme beaucoup de gens (des femmes, des hommes, des manuelles, des intellectuelles, le responsable de la chaîne de fabrication, Nathalie Sarraute et toi, amie lectrice), nous aimons de temps en temps ouvrir un bon roman sentimental en savourant à l’avance la fin heureuse qui nous attend, avec des femmes qui se découvrent, se séduisent et finissent par s’aimer… comme si c’était simple.

Merci Beth.

jeudi 24 juillet 2008

Pourquoi des bonbons ?


Une petite précision: ce ne sont pas n'importe quelles sucreries, mais de la réglisse, et surtout des réglisses fourrées, un genre de bonbon qui n'a pas de dénomination très définie en français, une composition de réglisse et de fondant coloré. Pas étonnant, c'est typiquement britannique, les Liquorice All-sorts.
Nous avions envie de montrer l'heureux mélange que constitue Cara et moi entre le noir et les couleurs, le grave et le léger, le crucial et l'accessoire, le fait que ces opposés trouvent là l'expression de leur interdépendance.
Cela ressemble aussi à Pen, qui n'est pas la dernière à aimer le sucré...
Enfin, c'est un clin d'œil à un autre personnage du roman, Jo Butler (tu comprendras en lisant, amie lectrice), qui semble secondaire mais possède une dimension profonde et incontournable.

Allez, tu n'as plus qu'à le dévorer!

(Merci Sayuri.)

vendredi 18 juillet 2008

Impatientes !

Les cartons de livres sont arrivés hier, et je dois avouer que toutes sans exception, nous brûlions d'impatience... même la plus jeune d'entre nous -laquelle, à deux mois et cinq jours, ne sait pourtant pas lire. Mais ça viendra, n'est-ce pas? La preuve:




Les paquets commencent à partir et très bientôt, amie lectrice, tu découvriras la magnifique écrivaine qu'est Emma Donoghue.

dimanche 25 mai 2008

Du repli


Une fois n'est pas coutume, nous étions présentes au "Festidays" de Mimizan (cf billet du 26 avril 08).
Pourquoi n'est-ce pas une coutume ? Parce que nous évitons les manifestations de nature exclusivement commerciale, et en particulier les salons.
Dois-je préciser que, bien entendu, je ne vis pas dans un monde angélique, nous avons besoin de vendre nos livres et ne subsistons pas (que) d'amour et d'eau fraîche. Mais l'on peut se ménager la liberté de poser les limites "éthiques" dans lesquelles l'on souhaite travailler, et accesoirement se mouvoir.
Nous n'allons presque pas dans les salons d'abord parce qu'à notre goût, nous n'avons déjà pas assez de temps : nous rechignons donc à le consacrer à d'autres choses qu'aux livres à proprement parler.
Ensuite, nous avons choisi de nous consacrer aux littératures lesbiennes par engagement*, pas pour tirer profit d'une catégorie de la population. Et les salons, outre leur organisation par des entreprises éloignées de nos préoccupations (qui, en plus, voudraient nous voir servir de caution "intellectuelle" ou "culturelle" à des rassemblements purement commerciaux tout en nous demandant des sommes exorbitantes), nous associent à des produits très loin des nôtres : je n'ai toujours pas compris ce qu'un vin rosé pouvait présenter comme particularité pour être homosexuel et, surtout, ce que nos livres faisaient à côté de ces caisses de vin...
Car amie lectrice, à nos yeux, tu n'es pas une consommatrice, mais quelqu'un qui met autant d'elle-même dans la lecture de nos titres que nous en avons mis, nous, auteure, traductrice, éditrice, designer, toutes celles et ceux qui font un livre.

* Je reviendrai sous peu sur ce sujet.

Merci Bastian/View Askew

mercredi 2 avril 2008

Faire-part


Tu dois te douter que dans la vie d'une maison d'édition, la sortie d'un livre est un point culminant qui entraîne toute sorte d'émotions.
Nous venons de recevoir (oui, c'est comme tu l'imagines : un camion, des palettes, des cartons...) le dernier-né, COYOTE SKY, le quinzième livre de la maison, et le cinquième dans la collection Romance (un roman d'amour, donc, sais-tu en conclure). Nous avons attendu toute la journée, nous préparant à l'envoyer dès son arrivée : les enveloppes étaient prêtes, les commandes des libraires assemblées, il ne manquait plus que lui. Et le voilà, 270 g, 12, 5 cm sur 19 cm, la mine rosée et la silhouette bien nette.
Nous vérifions de près la façon, si la fabrication est à la hauteur de nos exigences (notre imprimeur est bien placé pour savoir qu'elles sont pointues, le pauvre).
S'engage alors une course pour sacrifier aux obligation légales (envoi d'exemplaires à la Bibliothèque Nationale de France, à l'auteure, à l'éditeur d'origine dans le cas des traductions, à la traductrice, au designer...), et satisfaire au plus vite nos clientes et clients.
Nous veillons toujours à faire partir les commandes dans leur ordre d'arrivée, afin de ne pas créer de jalousies déplacées parmi les libraires (si, si, il arrive qu'on nous soupçonne de favoriser celui-ci ou celle-là !) Deux précautions pour veiller à l'équité et à la satisfaction valent mieux qu'une !
De toute façon, la plupart du temps, c'est toi, amie lectrice, qui nous manifeste une confiance impatiente en nous envoyant ton bon de commande la première : voilà pourquoi tu reçois généralement ton livre la première...