mercredi 22 juillet 2009

Les plumes qu'on laisse aux indélicats


Aujourd'hui est un jour d'impuissance.
Nous apprenons avec tristesse et regret la fermeture d'État d'Esprit, la librairie gaie et lesbienne de Lyon. Avec tristesse et regret parce que la fermeture d'une librairie est toujours triste et regrettable. Pour nous, elle l'est en particulier lorsqu'il s'agit d'une librairie LGBT, puisque, et ce n'est pas la première fois que nous le disons ici, nous estimons celles et ceux qui prennent le risque de s'engager de cette façon. Nous les estimons tant et si bien d'ailleurs que nous leur accordons confiance, encouragements et soutiens fraternels (ce qui se traduit aussi, naturellement, en termes de facilités commerciales...)
La tristesse et le regret que nous ressentons sont donc démultipliés cette fois.
Tristesse et regret d'être flouées.
Tristesse et regret d'apprendre par une petite note sur un réseau social qu'on nous "dit un au revoir" collectif.
Tristesse et regret de n'avoir eu aucune nouvelle avant. Que nos appels soient restés sans réponse. Que l'on ait évité le dialogue. Que nos auteurs ne perçoivent pas leurs droits. Que l'on n'ait pas hésité à mettre en danger des structures hors des schémas de profit comme la nôtre, en les traitant avec la même désinvolture que celle que l'on réserve à des superstructures industrielles et financières comme Hachette-Livres (Lagardère Media), Editis (Planeta), etc. qui ont des chiffres d'affaires de plusieurs milliards d'euros annuels.

Nous voulons continuer à croire que l'on peut être un vrai professionnel passionné par son activité et la pratiquer selon des règles basées sur l'échange humain et un projet commun, et pas sur l'individualisme et le chacun pour soi. Sans eux, mais avec toi, amie lectrice, et avec les quelques libraires qui demeurent, contre vents et marées, fidèles à quelques beaux principes.


Merci Crazybuda.