mercredi 12 décembre 2012

De l'idée à l'objet

Le 1er janvier 2013 paraîtra officiellement notre prochaine publication. Le 1er janvier?! Oui, nous avons choisi une date festive, car ce livre est une fête. Évidemment, il sera arrivé un peu avant chez les libraires, afin que tu puisses te le procurer dès l'ouverture de ta librairie préférée, le 2 janvier par exemple.
À cette occasion, je te propose une nouvelle balade dans la salle des machines, pour accompagner la venue au monde des librairies d'un livre dont, grâce à l'interactivité d'internet, tu as pu suivre les prémisses... Alors pourquoi ne pas t'emmener dans les détails?
Il s'agit de l'aventure de "La Lumière au fond du placard", blog de dessins devenu bande dessinée.
Lorsque la mécanicienne le découvre sur Yagg.com, elle est rapidement séduite par le ton apaisant, l'idée juste et l'humour poétique que déploie son auteure, Gami.
Après une phase d'observation et de lecture, nous entrons en contact et, ô chance, nous nous rendons compte que nous sommes presque voisines. Au cours d'une après-midi autour d'une limonade au pied des Pyrénées, nous faisons connaissance, discutons de ce projet, pour finalement décider au début de 2012 de tenter cette aventure ensemble : faire passer de l'écran au papier une petite môme bleue à marinière qui aime les filles.
Gami se met au travail, parallèlement à son activité professionnelle, et consacre l'essentiel de son temps libre à créer ses planches. L'éditrice réfléchit au format, coordonne les contraintes techniques, sélectionne les fabricants, les matières... De temps en temps, nous faisons le point, les dessins voyagent d'un ordinateur à l'autre pour être améliorés, précisés, organisés.
À la fin de l'été, ils sont globalement terminés.
Travail en commun auteure-éditrice
Grande réunion de travail pour définir les dernières étapes: fin des corrections du texte, assemblage des chapitres, finalisation et harmonisation des couleurs. On choisit ensemble le papier, la finition du livre, l'optique pour l'illustration de la couverture.
Vient le moment de la mise en en page. chez l'éditrice Parallèlement, le designer travaille sur la maquette de couverture avec le dessin de Gami.
Le livre prend forme. On procède au fignolage, des dessins sont modifiés, des pages déplacées, des phrases retouchées: dès lors, la vision d'ensemble de ce que sera le document final apporte des éléments qui donnent l'occasion, pour peu qu'on prenne le temps, de continuer à améliorer le livre à venir...
La couverture est terminée, l'intérieur aussi. Les fichiers partent chez le fabricant.
Le traceur
Quelques jours plus tard, le traceur de contrôle, arrive au bureau. Ce sont les différents cahiers prêts à être assemblés, mais en un tirage d'essai. L'impression est en basse définition, sur du papier ordinaire, donc cela ne ressemble pas du tout au résultat final, mais ces épreuves aident l'éditeur à se faire une idée précise du résultat en termes de format, et de contrôler le placement des éléments, la succession de pages, le texte et de repérer les dernières erreurs s'il y en a. Le traceur, devenu "bon à tirer", servira de témoin lors de l'impression finale, le fabricant pourra s'y référer. Il repart donc à l'imprimerie.
Là-bas a lieu la transition entre la conception et la fabrication proprement dite: les fichiers fournis par l'éditeur (de l'intérieur du livre d'une part, et de la couverture d'autre part), sont interprétés grâce à un matériel particulier pour les dissocier en images en quatre couleurs superposables.
Les plaques gravées de La Lumière au fond du placard
Ces images vont servir à graver des plaques de métal, qui seront calées dans la machine (la presse) en quatre points d'impression correspondant aux quatre couleurs (Cyan, Magenta, Jaune, Noir).

 En règle générale, l'éditeur n'a plus prise sur le livre jusqu'à la livraison. Ces étapes sont souvent laissées au soin de l'imprimeur et des intervenants du domaine de la fabrication. Nous mettons beaucoup de cœur dans nos livres, aussi faisons-nous partie de ceux qui, lorsque c'est possible, viennent assister au tirage - un moment stressant, excitant, un peu solennel, le symbole de la fin d'une histoire intime, le début de sa vie publique. Nous avons choisi de faire imprimer nos ouvrages en France, dans une entreprise (certifiée Imprim'vert et FSC) plus que centenaire, ancrée dans un pays attachant, le Quercy. Les imprimeurs sont toujours heureux de recevoir des gens passionnés et intéressés par leur savoir-faire.
La presse pour la couverture : chaque bloc imprime une couleur
Le jour dit, nous arrivons au moment où la presse est prête : les plaques sont engagées, les encres correctement chargées.

Les premières couvertures sortent















Les premières couvertures apparaissent dans la gueule de la machine.

Il faut en tirer un certain nombre pour que les quantités d'encres soient équilibrées et stables.

Vérifications minutieuses de la qualité de l'impression
Ensuite, le conducteur prélève un exemplaire, le place sur un pupitre avec un éclairage au jour, où il vérifie plusieurs choses à l'aide d'instruments tels la loupe et le densitomètre: la parfaite superposition des 4 images. L'aspect général des couleurs, le rendu, le grain, le dosage de chaque couleur.
Nuancier de couleurs

Il multiplie les contrôles et les réglages tout au long du tirage, afin d'obtenir la stricte cohérence de toutes les impressions.

Pots d'encre et feuilles de papier
En théorie, le créateur de l'image, choisit des couleurs précises. Souvent, cependant, elles ne sont pas normalisées, et il est bon de voir "ce que ça donne" à l'impression, pour éventuellement ajuster un peu les dosages. Bien sûr, on ne peut pas complètement changer la couleur, juste la sublimer, et vérifier l'harmonie des effets sur l'ensemble de l'image. Il y a une petite part de subjectivité.
La pelliculeuse en action
Enfin, le pelliculage de la couverture (elle est recouverte d'une sorte de film protecteur) achève de montrer ce que toi, lectrice, tu verras en tenant ce livre entre les mains.

Cette fois, s'agissant d'un ouvrage illustré, nous avons aussi assisté au tirage de l'intérieur.



Les grandes feuilles de papier sont crachées par la presse, et nous découvrons l'imposition des pages du livre (sur une seule feuille de papier sont imprimées plusieurs pages du livre final, qui seront assemblées en cahiers reliés). Le tirage ne tarde pas à "rouler".

Feuillet de pages intérieures au pupitre de réglage




Les jours qui suivront seront consacrés au façonnage: pliage, assemblage, brochage, séchage, massicot, emballage... Et ces opérations délicates demandent encore un peu de temps. 
Alors patience, et à très bientôt pour découvrir cette délicieuse bande dessinée, qui saura t'accorder une bouffée d'air frais bien oxygénante dans la morosité et la folie actuelles.
Et hop!



Premiers tirages validés